Faudra bien que le démon sorte

Les enfants des ténèbres et les anges de la rue

 

Faudra bien que le démon sorte

T'as les yeux froids comme la peur qui passe.
D'un bout de la nuit t'as fait ton palace.
En plein jour on ne remarque rien,
mais vient l'ombre et tout t'appartient.


Des lueurs blêmes s'écoulent des réverbères.
La madone en gris paie ton verre.
Toi sur ta passerelle,
lui dans sa ruelle,
tout le monde vit de mort naturelle.


Là-bas trois boules font claquer le velours.
Marco s'écroule, la mondaine est autour.
Tu sais très bien que les maîtres voleurs
n'oublient jamais le goût de leur peur.


Mais tu dis rien, tu ne parles qu'à la nuit.
Le docteur chinois fuit sans bruit.
Ses patientes ont l'air
d'avoir de la peine.
Toi ça t'étonnerait qu'il revienne
pour pousser ta porte,
pour pousser ta porte.
Pour pousser ta porte,
il a peur que le démon sorte
pour pousser ta porte.

L'hôtel de l'ombre a pas de garçon d'étage.
Dans les couloirs les fourgueurs font le partage.
Ton lavabo peut fuir toute la nuit,
T'iras pas voir les papillons d'ennui.

Au fond de la cour, y'a la radio qui ment.
Tout le monde devrait mourir à vingt ans.
Le monde est si vieux.
Ferme un peu les yeux.
Tu pourras rien trouver de mieux.

 

Le goût des rues, c'est ta seule tendresse.
Tu perds ta vie par délicatesse
Sur le boulevard, des échos de néon,
mâchonnent l'espoir, tu connais la chanson.


Tes lunettes noires,

tes pilules de brouillard,
ça va rien changer à l'histoire.
Mais parfois t'espères
être encore sur la terre
d'ici la fin du millénaire,
pour pousser la porte,
pour pousser la porte.
Pour pousser la porte,
faudra bien que le démon sorte,
pour pousser la porte.






22/10/2007

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres