Les rues jaunes


Deux

 

Les rues jaunes

 

Quand t'auras traîné trop longtemps dans les rues jaunes,

en dessous du soleil qui sanglote et quand l'ironie viendra

pour te demander l'aumône si ta peur s'allume.

Quand même l'absurdité te donnera plus de réponse,

qui y aura le trottoir sous tes pas qui s'enfonce.

Si t'es tout seul dans le corridor, si tes cauchemars te donnent tort,

si tu trouves rien d'assez fort pour continuer.

 

Viens pas demander qui t'a traîné là.

Tu disais "faut suivre personne",

maintenant tes voix t'abandonnent,

tu sera bientôt qu'un fantôme, fatigué,

que personne voit passer, que personne voit passer.

 

Quand t'auras trop longtemps payé la reine aux mains blanches,

quand les gens de la ville pourront te faire croire qu'on doit toujours tricher

pour s'offrir la chance, au prix de la vertu.

Quand ils t'auront laissé le cerveau plus lourd qu'une pierre,

quand ton ordonnance vaudra rien depuis hier,

si la peur colle à tes doigts, si ta mémoire est au froid,

si personne a besoin de toi pour continuer.

 

Viens pas demander qui t'a traîné là.

Tu disais "faut suivre personne",

maintenant tes voix t'abandonnent,

tu sera bientôt qu'un fantôme, fatigué,

que personne voit passer, que personne voit passer.

 

Quand tu reconnaîtras plus les ombres autour de la gare,

quand tu viendras tout seul pour acheter ton ticket

juste avant l'heure du départ et que tout sera vendu.

Quand tu devras te retourner pour savoir d'où tu viens,

quand tu sauras qu'on échappe jamais à rien,

si t'oublies tout ce que tu as cru, si tu dis que t'as tout perdu,

si personne t'indique la rue pour continuer.

 

Viens pas demander qui t'a traîné là.

Tu disais "faut suivre personne",

maintenant tes voix t'abandonnent,

tu sera bientôt qu'un fantôme, fatigué,

que personne voit passer, que personne voit passer.






01/11/2007

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