Pleure pas Marie

Pleure pas Marie

 

Première version de la chanson « Gâche pas ta nuit »

 

Pleure pas Marie,

les larmes, tu sais, c'est inutile.

Si ta vie est monotone,

c'est que pour toi y a plus personne

dans cette ville.

Quand t'as voulu partir,

je t'ai dit les chemins solitaires c'est dangereux.

T'as souri en sortant ton roi de cœur de ton jeu.

 

Moi j'ai marché,

toute la nuit comme sur un fil,

à cloche-pied, les yeux bandés,

tu sais c'est pas toujours facile.

Sur le bord des trottoirs, les feux rouges

semblaient briller pour celle que j'aime.

Les feux jaunes me disaient : "c'est même plus la peine".

 

Alors je suis retourné dans le noir,

comme un chat sous un placard,

j'ai compris qu'il était tard,

je me suis bâti un rempart

de mots qui s'envolent avec la poussière.

 

Le bruit d'un tube cathodique

est devenu ma seule musique.

Mon reflet dans mon miroir,

ce soir m'a crié « Panique ».

J'ai bien cru que c'était ma dernière nuit sur la terre.

 

Mais je t'ai revue

après un peu plus d'un an,

t'étais seule face à ton mur

dans un sinistre appartement.

D'un air distrait tu m'as dit : "prends donc à boire"

en me montrant le frigidaire.

Ni ton maquillage, ni les peintures étaient d'hier.

 

On a plus jamais reparlé du passé.

Un soir, on s'est même juré

de ne jamais plus se dire jamais.

On brillait comme deux diamants,

toi et moi sous les réverbères,

et le monde entier traînait bien loin derrière.

 

Alors je t'ai suivie dans le noir,

comme un chat sous un placard,

j'ai compris qu'il était tard,

je me suis bâti un rempart

de mots qui s'envolent avec la poussière.

 

Le bruit d'un tube cathodique

est devenu notre seule musique.

Mon reflet dans ton miroir,

ce soir m'a crié « Panique »

C'était pourtant pas ma dernière nuit sur la terre.

 

Et toi, cette fois-là,

tu m'as quitté sans rien dire.

J'ai passé au moins trois nuits,

sans dormir, à te maudire.

T'avais laissé ta porte ouverte en quittant ton royaume,

et le ciel au dessus des toits s'est pendu aux pylônes.

 

Alors je suis reparti,

tout droit vers ma clinique

pour ne pas devenir fou,

je marchais comme un jouet mécanique,

sous choc électrique.

J'avais les joues peintes en rose

et mon vieux casque à plumes

sans oublier mon poignard pour crever la lune.

 

Quand je me suis retrouvé dans le noir,

comme un chat sous un placard,

J'ai compris qu'il était tard,

je me suis bâti un rempart

de mots qui s'envolent avec la poussière.

 

Le bruit d'un tube cathodique

est devenu ma seule musique.

Mon reflet dans mon miroir

me criait même plus « Panique »

Cette fois, c'était bien ma dernière nuit sur la terre.

 

Mais, pleure pas Marie.

 




03/11/2007

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres